mercredi 9 décembre 2009

Rencontre au sommet !

« Nous avons des problèmes d’eau potable, le cours des torrents autrefois était régulier, aujourd’hui ils peuvent déborder ou être à sec. Nous ne comprenons plus rien, nos cultures sont chamboulées, nous sommes à la dérive ». Un paysan du Ladakh, à la dérive, ballotté par les flots, sur un radeau en plein océan de tempête, crie son désespoir sur le toit du monde !
Oui, le monde est fou, il a perdu la boule, il est désaxé !
Le réchauffement est là, inexorablement là. Des cultures ravagées par la sécheresse, des glaciers qui agonisent, des réserves d’eau douce à jamais perdues, forêts broyées, animaux décimés. Les premiers réfugiés climatiques pensent déjà que leur communauté va disparaître, seront-ils déplacés, ou dispersés ? Les générations d’exilés qui m’irriguent les veines en ont froid dans le dos !
J’ai beau limiter l’eau de mes douches, trier avec la patience d’un entomologiste les déchets domestiques, surveiller l’utilisation des appareils électriques et faire mes courses avec un filet à commission, je ne vois pas le bout de cet enfer programmé, dont le chemin malgré tout, est pavé de bonnes intentions.
Au moment même où j’écris, la radio diffuse la musique du film Out of Africa de John Barry. Me voilà survolant l’Afrique, sur un vieux biplan. Dieu, que la terre est belle ! Immense, blonde et lascive, sauvage et fière, mystérieusement captivante, injuste et cruelle aussi. Regardez, là, dans l’herbe haute, une antilope, voyez sa silhouette gracile, aux aguets ! Et là, la lumière du soleil, qui tombe, orange derrière les grands arbres. Une poignée d’hommes avance, une ligne de fourmis qui trace un sillon de poussière sur la piste. Attention, on vire un peu sur l’aile, ouvrez bien les yeux, là, juste au fond cette tache sombre, une charge d’éléphants !
Pasang, souffle un peu, en posant sa charge : « autrefois, le chemin de mon village était coupé par la neige, plusieurs mois par an, aujourd’hui il est ouvert tout l’hiver. ». Il ressert les sangles autour de sa mule qui porte l’eau, le regard vague, comme s’il cherchait dans sa mémoire, les images du chemin de glace d’autrefois. « Il n’y a plus d’eau, on ne peut se doucher et faire la lessive qu’une fois tous les dix jours. Je ne pouvais plus voir mes vaches crever de soif, alors je les aie vendues ! ».
Je repense au film Soleil Vert. En 2022, les hommes ont épuisé les ressources naturelles. Seul le soleil vert, une sorte de pastille, parvient à nourrir une population miséreuse qui ne sait pas comment sont crées ces aliments. Scène mythique où Charlton Heston accompagne son ami dans un « mouroir », on va l’euthanasier, comme tous les vieillards. Leurs dernières volontés sont toujours exaucées, il veut revoir, la TERRE ! Les images d'une Terre, qui n'existe plus . Autrefois, la Terre et la Pastorale de Beethoven!
2022, dans douze ans, à peine

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