lundi 31 janvier 2011

Ici Londres!


A mon amie Régine, si amoureuse de Londres.
Jean Edern Hallier disait que l'Angleterre était un pays formidable : " c'est le seul où l'on puisse rouler à gauche le samedi soir!".
J'aime Londres, foisonnante comme une ruche qui s'installe, caléidoscope de nationalités qui s'entrecroisent entre deux lignes de métro.
Tous les "lieux communs" n'en sont que plus hors norme. Les acidulés des roses bonbons dégoulinent en vitrine, mon chauffeur de taxi est sévillan, Harry Potter traine dans tous les bars, téléphoner est exotique, Sherlock Holmes m'a demandé l'heure et des vieilles filles chapeautées donnent à manger à des pigeons obèses en plein Hyde Park au nez et à la barbe d'un rabbin Hassidim. My taylor, qui n'est plus riche depuis des lustres, termine d'ajuster l'ourlet de mon pantalon Prince de Galles, la crise l'a laissé sur le carreau! Big Ben sonne grisâtre sous le crachin, la météo se paye un 2° de conduite!Guevara et Lénine tapinent en vitrine!

Mon pudding s'esclaffe de rire en voyant s'approcher la pinte, ah ces blondes! Je lorgne vers le ciel au cas où Poppins ferait du rase motte autour de la city. Un supercalifragili est si vite arrivé!

J'aime Londres aux lumières dispersées, aux verrières qui clignotent, aux trottoirs éventrés que Jack n'arpente plus. Ville qui a tout vu, tout bu, tout avalé...

"Londres, la dignité bombée d'un parapluie!".

dimanche 30 janvier 2011

Istanbul 2

Les pieds s'étonnent de leur nudité retrouvée.
Les orteils recroquevillés sur leur condition trop humaine, s'enfoncent dans les arabesques de laine. La voûte, rit à arches déployées et fait un clin d'oeil aux mortels qui déambulent, nez en l'air. L'âme ne se laisse pas faire, elle redresse la tête et dresse un poing vengeur vers le ciel étoilé.
Une ombre à peine, croit en l'éternité, s'incline lentement et s'étonne du silence, mille flammes vacillantes tremblent dans son regard.
La liberté tente une échappée par la porte entre-ouverte.
Le silence est à son comble quand grince le verrou...
Plus loin sur l'onde irisée du Bosphore, une mouette prend son envol et descend en piqué... Vague à lame..
"Puis doucement, doucement, dans la brume diaphane s'incline en avant, et glisse de telle sorte, qu'elle va choir où l'on voit l'horizon fermer sa porte"...

samedi 29 janvier 2011

Istanbul

"Chère Istanbul, hier d'une autre colline je t'ai regardée!
Je n'ai vu aucun aucun endroit que je n'ai visité, que je n'ai aimé.
Tant que je vis, trône à ton aise sur mon coeur.
Aimer seulement un de tes quartiers vaut la vie."

Beyatli, Yahya Kemal

dimanche 16 janvier 2011

Savoir Fer !

Le maréchal ferrant est très à cheval sur les principes. Il ne vient que le jeudi aux alentours de midi (heure tout à fait décente pour un artisan puisque le déjeuner se fera à 15 heures).

Autrefois, il fallait envoyer les chevaux à la forge, maintenant c'est l'artisan lui même, qui se déplace. Son enclume est une plume et la forge portative, alimentée par une bouteille de gaz!

Ce jeudi, donc, il a sorti son rogne pied, ses dégorgeoirs, sa rénette, un bataillon de marteaux et de pinces en tous genres. Déferrage, parage (attention à ne pas enlever trop de corne, qui pousse de 3 à 4 mm par mois ), tournure du fer, pose puis brochage et quelques finitions plus tard, on passe à l'autre patte.
Manolo, il en connaît en rayon. Son savoir faire me... désarçonne! Je sais c'est un peu facile, mais vous n'allez pas monter sur vos grands... Bon ok, j'arrête pour de bon.
Ce matin aux premiers coups de mailloches, les chevaux se déchaussent pour ne pas réveiller trop tôt le printemps!

jeudi 6 janvier 2011

Ciel sanguine

Hier, mon ciel a rougi, il faut dire qu'il est très timide! Il se pavanait tout cumulonimbus à l'air, lascivement posé sur la cime des chênes lièges, quand le rouge lui ai monté aux joues.

Je ne sais pas ce qui lui arrive ces derniers temps, parfois il s'illumine d'un sourire radieux, d'autres fois il boude, puis soudain rentre dans une rage folle, et déchaîne sa furie incontrôlée dans un bruit de vaisselle cassée. Il y a des matins tristes, où il ne veut même pas se lever et essuie quelques larmes d'un revers d'averse.
Mon ciel est un cyclotimique, il fait le tour de son nombril à vélo, il en perd les pédales!
Dites-moi, oh ciel, ce qui vous trouble, une nuque qu'un chignon dénude, un papier qu'on n'a pas mis au panier, un piétinement grossier? Peut-être un conducteur par trop pressé, qui pisse comme on respire, au bord d'une route? Un baiser volé, que des amoureux en goguette ont oublié sur la pierre d'une murette ?
J'ai soulevé ciel et terre, pas de réponse!
Je n'avais qu'une seule peur, c'est qu'il me tombe sur la tête.
Rouge comme une sanguine, qu'un sang andalou éclabousse de soleil, il emportait mon âme jusqu'au septième!
La nuit est venue à sa rescousse:
"Et c'est bien la même nuit qui blanchit les mêmes arbres.
Mais nous autres, ceux d'alors, nous ne sommes plus les mêmes"... Pablo Neruda

lundi 3 janvier 2011

Marguerite barbelé

Nous nous sommes croisés, ou avons travaillé ensemble.
Pierre, Jean-Louis et Brice.
Afghanistan, Roumanie, Tchétchénie...
J'y pense, rien n'oublie.
Des mots griffonnés, des images un peu floues...
Ma mémoire, intacte.
D'autres visages, guettent, dans l'ombre, le moindre pas des ravisseurs.
Le risque s'insinue, encore, au coin d'une rue, sur les regards interdits des femmes que l'on cache...
Viseur, rafale à la dérobade...
Surtout, garder tout dans mémoire, pour toujours
Ce soir, j'effeuille un calendrier éternel dont les pages ont cessé de touner.
Merci de prendre le temps de penser à Brice Fleutiaux, Jean-Louis Calderon et Pierre Billot
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