mardi 26 janvier 2010

Harold et Maude

Nous sommes en 1971. Apollo XIV va partir pour la lune, Stravinsky, Channel et Amstrong quittent eux aussi la planète bleue mais sans espoir de retour, et avec ses pois sauteurs du Mexique, Pif Gadget réitère le record du million d’exemplaires vendus.
A la fin de cette année, sort dans les salles de cinéma américaines un film : Harold et Maude. L'improbable rencontre entre Harold, un jeune homme suicidaire de 20 ans, issu de la haute bourgeoisie, et Maude, une anticonformiste militante qui va fêter ses 80 ans. A l'époque de sa sortie, c'est une mini-bombe, il va cumuler interdictions et restrictions. Typique des années 70, le film célèbre la liberté, la nature, il fustige le militarisme et les conventions sociales. Le passe-temps préféré du personnage principal, Harold, est d'assister aux enterrements et de se promener dans les cimetières. Les amateurs du film vont adopter la même distraction, et créer le terme Harolding . "Maudianisme" désigne la "philosophie de vie"de l'autre personnage. La musique est de Cat Stevens. Depuis des jours j'ai cette chanson dans la tête: " If you want to sing out... Bien, si tu veux crier, crie ! Et si tu veux être libre, sois libre. Car il y a un millions de façons d'être. Tu sais que c'est possible".
J'ai visionné le film à nouveau et il est toujours aussi... rafraîchissant! Maude aime la vie, collectionner les bibelots, la musique, poser nue... Elle regarde toujours droit devant, comme s'il elle avait encore tout à découvrir... Juste un tatouage sur son avant-bras, ramène un instant, à la barbarie des hommes.
"Il n'existe aucun moyen de vérifier quelle décision est la bonne car il n'existe aucune comparaison. Tout est vécu tout de suite pour la première fois et sans préparation. Comme si un acteur entrait en scène sans avoir jamais répété..." écrit Kundera dans l'Insoutenable légèreté de l'être. Alors Maude trottine et traverse l'existence en sautillant, elle s'engouffre dans le présent et c'est jubilatoire!
Je me suis souvenue que j'ai croisé des "Maude". Je leurs dois ce goût exacerbé pour les choses du monde à côté desquelles on passe si souvent: une lumière qui descine un kaléidoscope sur les dalles usées, un vieil homme qui gratte inlassablement son ticket de loterie, l'acidulé d'un parfum, la nodosité d'un olivier centenaire. Des riens, mes touts.

Harold : Est-ce que vous priez ?
Maude : Prier ? Non, je communique !
Harold : Avec dieu ?
Maude : Avec la vie

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