

Halong, veut dire la descente du dragon, on raconte que le paysage exceptionnel de cette baie serait dû au dragon, qui serait descendu dans la mer pour domestiquer les courants marins. Se débattant, il aurait ainsi entaillé la montagne avec sa queue. Et comme le niveau de l'eau serait monté, seuls les sommets les plus élevés auraient émergé. Le peuple de la mer, qui oscille entre ciel et terre, se prépare à la nuit. Un pêcheur tire un trait d'écume sur sa journée, il rentre flotter à la maison, tandis que les dragons ronflent en silence. La nuit est là, noire comme l'encre de chine. Pas de lueurs, pas de lumière, pas d'étoiles, pas de vent. Juste l'odeur âcre des senteurs de fond de cale. Une nuit comme on n'en voit plus en occident, insondable, vampire noctambule qui a ouvert sa cape et qui ne lâchera sa proie qu'une fois le petit jour revenu. Le sommeil des pêcheurs fourbus commence, oubliés de tous, dans la moiteur verte de la baie d'Halong.
A l'aube, un "grain" s'est approché, la pluie claque sur les hublots, un seau roule sur le pont. La lune éclaire la mer, qui tape en vagues régulières contre la coque. Le matin est arrivé, gris et
brumeux, les pêcheurs sont au travail, depuis hier, depuis toujours, et avant eux le père de leurs pères. Je regarde Halong ruisseler, tandis qu'une barque amène quelques enfants à l'école du village flottant. Un milan passe, ses ailes déployées... je sais que je ne reviendrai jamais, comme partout où je voyage. Je laisse derrière moi des destinations mille jours espérées. On ne retourne pas là où on a concrétisé un rêve, on l'emporte avec soi à tous jamais... un jour on repensera au petit garçon appliqué, qui apprenait à écrire l'alpha...Baie !

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