dimanche 10 janvier 2010

Hoi an, les marchands de la mer

Hoi an est une petite ville très commerçante. L’activité est intense depuis le matin très tôt au marché jusque tard le soir dans la rue principale. La ville s’appelait autrefois « faifo » : les marchands de la mer.
C’était une ville prospère, située sur les routes maritimes du commerce de la soie. Elle connut une expansion à partir du XVe siècle, les riches marchands y installèrent des comptoirs et construisirent de grandes et solides maisons en bois. Là encore je m’enfonce dans le marché, d’abord le coin des volailles et des cochons, puis les légumes et le poisson, que les pêcheurs ramènent, à quelques pas, sur le quai, à l’aube. Une femme, très coquette et maquillée, lit dans les lignes de la main d’une très vieille dame.
- je vois une grande longévité
La vendeuse de tomates chique du betel. Une chique de bétel est fabriquée avec de la noix d’arec pour le goût sucré, une feuille de bétel pour le goût piquant, l'écorce de racine chay pour le goût amer et de la chaux pour le goût ocre. De génération en génération, les femmes enseignèrent aux jeunes filles l'art de préparer minutieusement la chique. D'abord on ôte l'écorce verte de la noix d'arec, que l'on partage en quartiers réguliers, ensuite on coupe les feuilles de bétel . L'opération suivante consiste à prélever un peu de chaux, à l'aide d'une lame, d'en étaler une fine couche sur la feuille, d'y introduire les racines chay. La partie délicate est de rouler cette préparation pour qu'elle ne soit ni trop fine, ni trop épaisse, et d'utiliser le pétiole, taillé en pointe, pour l’empêcher de se dérouler.

Voilà un bonze, du bouddhisme « du grand véhicule », on le reconnaît à la couleur marron de sa robe et à sa besace couleur jaune. Petit véhicule et grand véhicule sont deux doctrines du bouddhisme. Le moine chevauche une mobylette pétaradante !
Mon guide s’esclaffe,
- un grand véhicule sur un petit véhicule!
Le regard espiègle de mon guide, illumine la grand rue. Je vous reparlerai de Monsieur Lan.
Bientôt nous allons prendre la route pour Danang, et rejoindre Saigon par avion, pour entamer, ensuite, la descente d'un des bras du Mekong. Difficile de se connecter à internet, je vous livrerai mes chroniques un peu en vrac. Autrefois, on disait qu'un écrivain n'avait vraiment besoin que d'une chambre tranquille, de papier et de soi même...

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