dimanche 24 janvier 2010

Le conte de la guerre des loups

A l'aube de l'aurore du monde, un vieil homme accroupi près d'un feu, entretient les dernières braises. Ses os usés, récupèrent d'une longue marche en forêt. Le clan dort, tout près, épuisé de survivre. Lui, veille, il est le guetteur, celui dont l'oreille habituée au moindre bruissement, se dresse à la moindre alerte. Un crissement, il se retourne, c'est OAH HOAR, fruit de la lune descendante, l'aîné des fils de son fils premier né.
- tu dois dormir, petit, après une si longue marche
Dans la terre des hommes on a developpé le langage, pour raconter d'abord: "j'ai vu..., j'ai fait... Les notions de passé en premier, et de futur ensuite . Puis on a partagé sa curiosité. On a argumenté aussi, sur des éléments qu'on n'avait pas sous les yeux. La vantardise a créé du langage, l'invention, et aussi le mensonge...
Aujourd'hui, plus qu'hier, l'aïeul, GROR HOAR, grand des fils de la lune descendante, possède les mots pour raconter. L'enfant aux yeux pâles s'approche du vieillard. La nuit s'étend sur toute chose en absorbant les bruits du jour.
L'enfant aime la voix monocorde du vieux chasseur, qui sait et qui conte les histoires des temps anciens.
Cette nuit, où aucune brume ne voile la clarté de la lune, le vieil homme, les yeux fixés sur le feu du clan, raconte comme pour lui même:
- je sens, au fond de mon coeur, sourdre une étrange bataille, une guerre sans merci, que se livreraient, à l'intérieur de moi même, deux loups rivaux, d'une même lignée. L'un est doux, paisible, fier d'appartenir au groupe, de le protéger et le défendre sans en tirer aucune gloire, calme et effacé. Le second lui est orgueilleux, fier, féroce et sans pitié, dominant, il a des rêves de puissance.
- et qui des deux va gagner grand-père? demande le jeune OAH HOAR qui s'est accroupi près du feu.

- celui que je vais nourrir le mieux mon fils.*

* conte librement inspiré d'une lecture de mon enfance

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