samedi 13 mars 2010

Jean Ferrat

Cher Jean,
Dans mon bureau, j'ai gardé la photo si gentiment dédicacée que vous m'aviez envoyée et je n'ai jamais oublié notre rencontre. J'en garde l'étincelle de votre regard et votre voix qui, en confidence, disait ce que vous pensiez du Monde. Parmi les fleurs et la bruyère d'Ardèche, vous aviez choisi un autrement... Vous guettiez les saisons, parcouriez la montagne, laissiez la fenêtre ouverte aux amours des éternels mois d'août et écoutez chanter la rivière.
Voilà plus de trente ans, que chaque jour, vos chansons, entrent dans ma maison. Elles passent pourtant, comme si c'était la première fois, et laissent toujours, une petite trace indélébile sur mon coeur et dans ma mémoire...

" Une odeur de café qui fume et voilà tout son univers
Les enfants jouent, le mari fume, les jours s'écoulent à l'envers
À peine voit-on ses enfants naître qu'il faut déjà les embrasser
Et l'on n'étend plus aux fenêtres qu'une jeunesse à repasser"
Mes jours à moi, remplis des mots de vous.
Ce soir je suis triste, les mots ni peuvent rien, et ceux que je voudrais écrire, sonnent creux en cognant contre la porte close de la maison d'Antraigues...

"Tu aurais pu vivre encore un peu, t'aurais pu rêver encore un peu, te laisser bercer près de la rivière, par le chant de l'eau courant sur les pierres, quand des quatre fers l'été faisait feu. T'aurais pu rêver encore un peu, sous mon châtaignier à l'ombre légère, laisser doucement le temps se défaire, et la nuit tomber sur la vallée bleue, t'aurais pu rêver encore un peu...
Cher Jean,vous auriez pu vivre encore un peu...

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