mercredi 30 mars 2011

Les taupes du ratanakiri

Rappel : vous pouvez aggrandir les photos en cliquant dessus.


Les sandales posées près du trou. S'il revient, elles l'attendront, moins couvertes que lui d'une terre ocre, qui s'incruste partout. Chaque jour à partir de sept heure du matin, il descend dans le puit, qui laisse juste passer un corps d'homme.


Au fond, il remplit de terre le seau que son compagnon descend par une corde. Les déblais remonte lentement, puis deux ouvriers fouillent, à mains nues, pour trouver... les pierres semi-précieuses. Ratanakiri : la colline des pierres précieuses.

Ils fouillent, grattent, suent sang et eau sous un soleil de simple plomb, que n'abrite pas la bâche de plastique élimé. Les mains caleuses guettent, presque aveugles, jusqu' à sentir sous l'ongle noir, la rugosité des gemmes qui jouent à cache-cache. Un pile ou face qui ne rapportera jamais gros. Pendant que les doigts scrutent, l'or du ciel s'enroule sous les nuages.

Les "taupes" accélèrent le tour de manivelle pour remonter les mètres cubes de terre rouge. Un "eldorado" qui ne verra jamais la couleur de l'or.

Les jours de veine, quand la terre veut bien ouvrir les siennes, la gemme est extraite, taillée et revendue sur le site où on évite ainsi les intermédiaires. Les quelques élégantes porteront les perles de sueur en pendentif, ou en boucles d'oreille.

Pour eux, demain restera suspendu à deux mains...





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