Cavadee est une grande fête Tamoule. Les dévots, transpercent leur chair de petites aiguilles, des vels. Leurs bouches sont traversées de tiges de métal, il s semblent se murer dans un silence, offert aux Dieux.Voici le symbole de la lance de Muruga qui tua Idumban. Les fines aiguilles dessinent sur les corps, des éventails, comme les plumes d'un paon. Pas de cri, pas de pleurs , mais des regards tendus vers le ciel, ou vers la flamme des offrandes. Les arches dressées sur les têtes peuvent mesurer plusieurs mètres de haut, couverts de fleurs et portés à dos d'homme sous le soleil de l'hiver mauricien. Le cortège s'ébranle, et les fidèles rassemblés sur le bord de la route aspergent les pieds meurtris des dévots.
La concentration, la foi, fait déplacer des montagnes à ces hommes et à ses femmes. Tambours et trompes donnent la cadence aux fidèles, qui traversent la ville. Les saris dessinent des arcs en ciel et les chevelures d'ébène s'illuminent de mille fleurs. Les cavadees pèsent sur les épaules des Hommes, comme les mille poids de la vie.
"Je fus noyé dans un souffle chaud et parfumé d'aromates sauvages qui s'épandait comme un flot plein de la senteur violente des myrtes, des menthes, des citronelles, des immortelles, des lentisques, des lavandes, des thyms... ".
Les ocres et les cuivres se mêlent aux teintes d'ébène, le parme s'impose sur le rose, la terre chante ses couleurs! Le volcan s'est mis à nu en s'inventant des allures d'arc-en-ciel. Chamarel est un lieu rare, où la nature a fait des siennes: l'érosion a découvert les cendres du volcan. Les couleurs sont capricieuses, si l'on essayait de les mélanger, quelques heures plus tard on les retrouverait séparées pour reprendre leur teinte primitive. " C'est une symphonie de couleurs, un cri de poussière qu'exalte un envol d'étincelles". Entre Rivière Noire et pointe du Morne, on dit que